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Nelly Korda : la nouvelle superstar du golf
Il y a quelques années, elle n’était que « la petite sœur de Jessica Korda » ou « la fille de Petr Korda ». Mais la petite sœur a grandi. Aujourd’hui, Nelly Korda est la numéro un mondiale et le plus célèbre membre de cette incroyable famille de sportifs.
On dit souvent que l’environnement est le probablement le facteur le plus important pour quelqu’un qui souhaite performer en sport. Qu’avons-nous donc ici ?
Un père qui a remporté l’Open d’Australie de tennis et a été classé numéro deux mondial. Une mère qui a représenté la Tchécoslovaquie lors des Jeux Olympiques de 1988 et atteint le 26e rang mondial. Une sœur cinq ans plus âgée qui a remporté six titres sur le circuit LPGA. Un frère légèrement plus jeune qui a déjà remporté son premier titre sur le circuit ATP de tennis.
L’environnement ? L’environnement.
Nelly Korda, 23 ans, rit au bout du fil.
« On peut dire que j’ai grandi dans le sport. »
Même si quatre cinquièmes de la famille Korda se sont illustrés sur la scène sportive mondiale lors des dernières décennies, Nelly est déjà la star incontestée de la famille. Elle a remporté 6 titres majeurs, est restée invaincue lors de sa première Solheim Cup et a décroché son premier titre majeur à l’occasion du Women’s PGA Championship. À tout juste 23 ans, elle est déjà classée numéro 1 mondiale.
Malgré cela, il y a quelques années, elle était encore présentée comme « la petite sœur de Jessica Korda ».
« Lorsque vous vous investissez dans le sport comme je le fais, c’est appréciable de grandir dans une famille où vous avez toujours quelqu’un sur qui vous pouvez compter. Même si, jusqu’ici, j’ai vécu plus de hauts que de bas, une carrière sportive est comme une montagne russe, et avoir quelqu’un dans la famille qui a déjà atteint les sommets est la preuve que ceux-ci vous ont accessibles également. »
Dans quelle mesure est-ce que cela aide d’avoir une grande sœur qui a réussi dans le sport ?
« C’est fantastique, d’abord parce que vous voyagez ensemble et passez du temps avec quelqu’un que vous appréciez. Mais aussi parce que c’est quelqu’un qui a un grand cœur et qui m’aide énormément au quotidien sur le circuit. »
Votre père, Petr Korda, est célèbre en Suède en raison de sa brillante carrière de tennisman à une époque où le tennis suédois occupait le devant de la scène mondiale. Qu’avez-vous appris de lui ?
« J’apprends continuellement de lui. Il sait comment mettre en place un programme efficace, comment prendre soin de son corps et se préserver. Il sait également nous calmer.
C’était également un golfeur de bon niveau. Est-il encore capable de jouer ?
« Papa était très bon. Il avait vraiment trouvé le truc, puis il s’est tout simplement arrêté de jouer. Mais il m’arrive de jouer avec lui et c’est souvent serré. Je ne sais pas comment il fait.
Nous sommes fin mai, l’US Women’s Open va bientôt se dérouler sur l’Olympic Club de San Francisco, et la majorité des meilleures joueuses mondiales se prépare pour le nouveau tournoi à Las Vegas.
Mais il manque un grand nom à la liste.
Celui de Nelly Korda.
Dans cadre de sa préparation pour optimiser ses chances de victoires lors du plus grand tournoi au monde, elle a décidé de faire l’impasse sur cette étape du Tour richement doté afin de mieux se préparer. Un choix surprenant sur le circuit féminin, où la plupart des titres sont très disputés.
Mais cela en dit également beaucoup sur Nelly Korda.
Malgré son jeune âge, elle a déjà réalisé que la carrière d’une golfeuse se mesure davantage aux titres en majeurs qu’aux dollars amassés ou au nombre de tournois du Tour remportés.
« Étant la golfeuse américaine la mieux classée, il y a bien sûr plus d’attente me concernant à l’US Open, mais j’essaie de ne pas trop y penser », a t-elle confié à Dormy Magasin.
Qu’est-ce qui rend l’US Open si spécial ?
« Tous les majors sont spéciaux. Mais l’US Open a une saveur particulière parce que c’est le premier tournoi majeur que j’ai remporté à 14 ans. Il a tient donc une place particulière dans mon cœur ».
Ceci dit, le tournoi de cette année à l’Olympic Club a commencé par un fiasco inattendu.
Korda a manqué son coup de départ, puis a connu des difficultés dans le rough et sa septième participation à ce tournoi a pris fin après après seulement 36 trous.
Mais, quelques semaines plus tard, elle a eu sa revanche : une revanche des plus savoureuses.
Tout d’abord, elle a remporté le Meijer Classic sur le circuit LPGA, sa cinquième victoire de la saison. La semaine suivante, elle a éclaboussé de son talent le Women’s PGA Championship à l’Atlanta Athletic Club pour décrocher le premier titre majeur de sa carrière avec trois coups d’avance sur sa compatriote Lizette Salas, seule golfeuse a avoir été en mesure de suivre sa cadence.
Avec cette victoire, elle est parvenue à détrôner la Sud-coréenne Jin Young Ko pour s’installer à la première place mondiale.
« J’avoue que c’est un sentiment fantastique. Je suis toujours sur un petit nuage, mais en tant qu’athlète vous essayez toujours de vous dépasser et d’atteindre de nouveaux objectifs. Mais là, je vais me poser et profiter quelque temps », a-t-elle confié après coup.
Patrick Jonsson, coach de l’équipe nationale de Suède est impressionné :
« Elle fait partie de ces quelques jeunes superstars qui vont faire entrer le golf féminin dans une nouvelle dimension avec leur puissance, leur agressivité et leur incroyable compréhension du jeu ». Nelly représente exactement ce dont les golfeuses ont besoin : une jeune star mondiale américaine. Elle a remporté un majeur, mais il y en aura d’autres.
La scène était des plus enthousiasmantes lorsque le speaker a annoncé le nom des joueuses présente au premier trou du Diamand Resort en janvier de cette année. Après 13 années d’absence du circuit LPGA, Annika Sörenstam a fait son grand retour sur un parcours de golf.
Officiellement, elle était présente à titre d’invitée et non en tant que joueuse pro (son retour à la compétition devra attendre un mois de plus).
Sa partenaire de jeu ?
Nelly Korda, de 28 ans sa cadette.
Et un rêve de gamine s’est alors réalisé.
« C’était vraiment génial. Je la vois encore réaliser un eagle depuis le fairway sur le dernier trou lors de l’US Open 2008. Annika est la plus grande joueuse de tous les temps et je ne pensais jamais pouvoir jouer avec elle. »
Si cette partie a sonné comme la preuve que le golf est en train d’entrer dans une ère nouvelle, elle nous a également offert une combinaison fantastique d’élégance intemporelle et de technique de swing aussi puissante que moderne
Lors de ces dernières années, le développement de la distance chez les golfeuses du Tour semble indiquer que le golf féminin est sur le point de vivre une transformation similaire à celle du circuit masculin. Au moment où nous écrivons, quatre joueuses sont parvenues à passer les 256 mètres et les efforts sont nombreux pour atteindre une distance de frappe encore plus importante. Nelly Korda figure parmi les joueuses à la tête de cette révolution.
« Elle a une technique naturelle et le potentiel pour atteindre une vitesse de balle très élevée. Son swing semble naturel et rare sont le failles potentielles. C’est pourquoi on s’attend à ce quelle performe chaque semaine », déclare Patrik Jonsson.
« Le PGA Tour se résume depuis quelque temps à un jeu de puissance et le circuit LPGA semble prendre la même direction, mais nous n’y sommes pas encore. Les parcours sont encore pensés pour être plus courts et plus faciles. Les seules exceptions sont les majeurs, où les joueuses les plus puissantes ont un avantage certain. En ce qui me concerne, je serais heureuse de voir des parcours encore plus longs. On avance », déclare Nelly Korda en riant.
Cet ingrédient contribue probablement à la plus graNde médiatisation du circuit féminin. Pour quelles autres raisons le golf féminin gagne-t-il en popularité ?
« Je pense que le sport féminin fait aujourd’hui l’objet d’une plus grande attention de manière générale. Eton ne peut pas ignorer le fantastique travail de promotion réalisé par Mike Whan, le directeur du circuit ,qui va malheureusement quitter son poste. Il avait un mantra qu’il nous répétait, à nous les joueuses. Celui-ci était : « Assurez-vous de laisser le circuit dans un meilleur état que celui dans lequel vous l’avez trouvé en arrivant ». C’est fantastique ! »
Qu’est-ce que cela vous fait d’être au cœur de cette évolution ?
« C’est génial. Pouvoir inspirer les autres signifie beaucoup pour moi, et c’est pour cette raison que je pratique ce sport ».
On ne croirait pas que vous n’avez que 23 ans quand on vous écoute parler ainsi…
« Ah ah, je sais, je parle comme quelqu’un de beaucoup plus âgé parfois. C’est vraiment étrange, mais j’ai dû grandir beaucoup plus vite que d’autres, car je fais figure de modèle aux yeux des autres. Alors, je dois bien me comporter et agir de manière appropriée ».
Vous avez également modifié votre style sur le parcours cette année en signant un contrat avec un nouvel équipementier, la marque suédoise J.Lindeberg. Comme cela s’est-il fait ?
« J’ai grandi en Europe et cela fait longtemps que je suis cette marque. Aussi, lorsque l’occasion s’est présentée, je n’ai pas hésité. Je trouve que leur collection est à la fois sportive et stylée. C’est parfait pour moi. Elle est également très confortable ».
« Je veux des vêtements chauds, car j’ai toujours froid ! C’est donc une bonne chose qu’ils fabriquent également des vêtements de ski. Je prends toujours le temps de choisir mes tenues, et j’ai déjà entendu dire que la marque JL me va bien. J’apprécie ces compliments ».
La Solheim Cup disputée en 2019 à Gleneagles, en Écosse, fut, en effet, le dernier chapitre de la longue carrière de la Norvégienne Suzann Pettersen.
En tant que golfeuse professionnelle.
Mais également en tant que moteur d’une équipe européenne constamment battue. En réalisant un birdie sur le dernier trou face à Marina Alex, Pettersen a offert à l’Europe une victoire inattendue, mais également à ses yeux, le plus beau cadeau d’adieu qu’elle pouvait imaginer. Ce putt était probablement le dernier coup joué en compétition pour elle.
Le même jour, une autre carrière en Solheim Cup a débuté.
Nelly Korda fait des débuts fracassants et reste invaincue lors des quatre matchs qu’elle dispute. En simple, elle bat la Suédoise Caroline Hedwall 2/0 et contribue ainsi à la superbe performance des États-Unis, qui s’inclinent de justesse sur le sol européen.
La revanche aura lieu en automne.
« Ça va être génial. Ce qui s’est passé à Gleneagles était fantastique, et j’ai adoré jouer avec ma sœur en double ».
Vous avez très bien débuté. Quel est votre plus grand souvenir de cette semaine ?
« Nous avons très bien joué, la déception n’était donc pas totale. Je pense que nous pouvons être fières malgré la défaite. J’ai adoré cette expérience ».
Bien sûr, les États-Unis font toujours figure de grands favoris, mais c’est toujours très serré. Qu’est-ce qui s’est donc passé ?
« L’atmosphère permet aux joueuses et aux équipes de se sublimer. Le jeu est complètement différent, l’écart se réduit et certaines joueuses parviennent à hausser leur niveau de jeu pour l’occasion. Ma sœur fait partie de ces joueuses. »
On peut s’attendre à voir les deux sœurs associées dans l’Ohio et nul doute également qu’elles feront figures de favorites lors des futurs tournois majeurs.
Il parait évident que l’avenir nous réserve de fantastiques batailles familiales.
Pour Jessica Korda.
Et pour « la petite sœur de Jessica Korda. »
INFORMATIONS SUR NELLY KORDA
Age : 23 ans.
Lieu de résidence : Bradenton, Floride.
Famille : Père Petr Korda, mère Regina Rajchrtová, sœur Jessica Korda, frère Sebastian Korda.
Palmarès : A remporté six titres sur le LPGA Tour, trois d’entre eux en 2021. Un titre en majeur, le Women’s PGA Championship 2021.
Actualité : Vient de se hisser au premier rang mondial.